Mytilus edulis (Moule de Méditerranée) 

Systématique

Embranchement : Mollusques  Famille : Mytilidés 
Classe : Bivalves (Pélécypodes).
sous.classe : Ptériomorphes
Genre : Mytilus
Ordre : Mytiloidés Espèce : galloprovincialis Lamarck 1819
Schéma de la moule, Mytilus galloprovincialis

A = face ventrale, B = face dorsale, C = côté antérieur, D = côté postérieur, 1 = valve gauche, 2 = crochet, 3 = strie d'accroissement, 4 = byssus, 5 = bord manteau,

Description

C'est un Mollusque (corps mou non segmenté) Lamellibranche (à branchies lamelleuses) ou Pélécypodes (pied en forme de hache) à masse viscérale (masse des viscères) aplatie transversalement, enveloppée par le manteau formé de deux grands lobes qui entourent le corps et qui ont sécrété la coquille calcaire bivalve.

Les valves articulées et unies dans la région antéro-dorsale par la charnière qui abrite le ligament élastique (bourrelet de chonchyoline) sont fortement appliquées l'une contre l'autre par la contraction de 2 muscles adducteurs dorsaux.
Le ligament élastique étiré lorsque la coquille est fermée se relâche grâce à son élasticité et fait alors entrebâiller ventralement les 2 valves.
br> La masse viscérale molle montre en avant une fente transversale, la bouche entourée de 4 palpes labiaux puis en arrière, le pied, la glande du byssus et la bosse de Polichinelle qui contient les gonades.

La tête est réduite, d'où le nom d'Acéphale.

Les deux lobes du manteau, libres ventralement et soudés dorsalement sauf au niveau de la boutonnière, délimite une cavité contenant les branchies en lamelles filamenteuses.

Coupe de Mytilus galloprovincialis
Coupe transversale

1. Coquille, 2. ligament, 3. manteau, 4. masse viscérale, 5. pied, 6. branchies, 7. cavité palléale, 8. cœur

Schéma du courant d'eau qui traverse la moule
Courant d'eau qui traverse l'animal

1. lobe du manteau
2. pied
3. glande du byssus
4. byssus
5. boutonnière
6. muscle adducteur antérieur
7. muscle adducteur postérieur
a = entrée d'eau
b = sortie d'eau

Biologie

Espèce sessile (fixée à demeure), elle résiste aux courants, aux chocs des vagues et à l'arrachement grâce aux solides filaments du byssus qui sont soudés au rocher.

Elle est pourtant capable de se déplacer après avoir rompu une partie des filaments du byssus et avoir déposé un peu plus loin sur le rocher une substance protéique qui s'écoule dans le sillon postérieur du pied et se solidifie au contact de l'eau en formant des filaments; elle se hale ensuite sur ces nouveaux filaments.

Elle crée, à l'aide des palpes labiaux et des cils vibratiles des branchies, un courant d'eau inhalant qui entre par la face ventrale entre les 2 valves, et un courant exhalant qui ressort par la boutonnière du manteau.

Ce courant d'eau ventilatoire permet les échanges gazeux respiratoires entre le sang des filaments des 2 paires de branchies lamelleuses et l'eau de la cavité palléale qui les baigne : sa respiration est branchiale.

Consommateur microphage omnivore, elle utilise son appareil branchial comme un filtre. En effet le courant d'eau inhalant passe à travers la branchie qui joue le rôle de tamis et qui comporte des sillons garnis de cellules muqueuses qui agglomèrent les particules en suspension dans l'eau; les microparticules consommables sont alors transportées jusqu'à la bouche alors que les particules non consommables sont rejetées à l'extérieur (pseudofécès).

Suspensivore, la moule filtre jusqu'à 100 litres d'eau par jour; elle est capable d'opérer un tri concernant la nature et la taille des particules qui pénètrent dans la cavité palléale dont le diamètre est compris entre 3 et 13 micromètres. Elle se nourrit de phytobenthos (diatomées), de phytoplancton et de débris organiques.

Chez la moule les sexes sont séparés; au moment de la reproduction les lobes du manteau sont orange chez la femelle et blanchâtres chez le mâle. La fécondation externe a lieu dans la cavité palléale de la femelle et les œufs très nombreux (5OO OOO environ) donnent une larve trochophore univalve puis une larve véligère bivalve ciliée.

Cette larve planctonique tombe ensuite sur le fond et se métamorphose en une jeune moule.

Animaux voisins

Les Mytilidés
les plus fréquents en Méditerranée sont:
-la moule commune, Mytilus edulis, qui est comestible et fait l'objet d'une culture importante en France.
-les lithophages ou "dattes de mer", Pholas dactylus et Lithophaga mytiloides (coquille allongée et peu épaisse) qui perforent les rochers.

-les modioles, Modiola barbata, fouisseuses, se faisant une sorte de nid avec des matériaux agglutinés; le périostracum corné qui recouvre la coquille se prolonge par des filaments plus ou moins longs.

Cf. Quelques coquilles de lamellibranches marins.

Écologie

Animal benthique grégaire fixé aux substrats solides dans les anfractuosités des rochers battus et éclairés de l'étage médiolittoral qui sont favorables à l'installation de moulières naturelles.

Sensible à la pollution chimique et bactérienne, la moule concentre les polluants et constitue un bon indicateur de la qualité des eaux.

La moule est capable de supporter une longue émersion grâce à une réserve d'eau entre les deux valves.

Dans la région elle fait l'objet d'une culture dans la rade de Tamaris (Commune de La Seyne-sur-mer).

maj 06/2017 & 09/2020 & 021/02/2021